De fonction support à business partner, quelles conséquences pour le juriste et l'entreprise ?
Le rôle du juriste d'entreprise est en train d'évoluer vers celui de business partner. Découvrez quelles sont les conséquences pour votre entreprise.
L'évolution du département juridique vers un rôle de business partner bouleverse le métier des juristes et l'organisation des entreprises modernes. Dans cet article nous allons vous faire découvrir quelles sont les causes de cette évolution et quelles sont les conséquences pour les juristes et l'entreprise. Tour d'horizon
L'évolution du rôle du département juridique dans l'entreprise
Depuis une dizaine d'années, le bouleversement du contexte économique auquel sont confrontées les entreprises a complexifié le rôle des départements juridiques et accéléré l'évolution de leur environnement.
En effet, le champ d'intervention des juristes s'est élargi, nécessitant l'apprentissage de nouvelles compétences.
Par exemple, l'internationalisation des entreprises, les nouvelles réglementations en matière de protection de données ou encore l'arrivée de solutions technologiques modernes représentent de nouveaux défis pour les départements juridiques.
De plus, la compréhension des enjeux business et l'alignement avec la stratégie de l'entreprise sont aujourd'hui devenus indispensables pour coller aux attentes des clients internes et de la direction.
Par conséquent, le rôle des juristes a évolué d'une fonction administrative support aux équipes opérationnelles vers un rôle de business partner stratégique, avec une mission de conseil à tous les niveaux de l'entreprise.
Les facteurs de l'évolution des directions juridiques
A l'origine de ces changements, on trouve des facteurs à la fois externes et internes aux entreprises.
Influences externes :
- Augmentation des frais de conseils externes
- Mondialisation
- Diffusion de la technologie
- Nouvelles réglementations
Influences internes :
- Optimisation des coûts
- Rôle de business partner
- Enjeu de rétention des talents
- Internationalisation des entreprises
Avant 1990 : → Gestion des risques
- Peu d'enjeux complexes
- Utilisé dans l'entreprise comme la personne qui gère les relations avec les cabinets d'avocats
1990-2005 : → Vision stratégique
- Complexification des problématiques business, plus de réglementations, internationalisation
- Utilisation massive de cabinets d'avocats avec une faible attention portée aux dépenses
2005-2022 : → Acteur des décisions stratégiques
- Enjeux business et juridiques très complexes, nouvelles réglementations
- Utilisation stratégique des cabinets d'avocats et forte pression sur le contrôle des dépenses
Un besoin d'évolution des compétences pour le juriste
Bien que nécessaire, en 2022 la connaissance du droit ne sera plus suffisante pour les juristes.
En effet, l'entreprise et les opérationnels attendent aujourd'hui de ces derniers qu'ils prennent part à la vision stratégique de l'entreprise en étant force de proposition sur les sujets business.
Morgan Petitjean, Head of Legal @Swile nous explique son organisation : "Chez Swile, on n'envisage pas que l’équipe juridique travaille en circuit fermé, elle est pleinement intégrée à la vision de la société et participe à soutenir celle-ci, c’est pourquoi il faut lui permettre de disposer d’outils de gestion efficace pour sa relation avec les clients et les prestataires, mais aussi des outils favorisant une meilleure communication interne."
Qu'est-ce qu'un business partner stratégique ?
Selon le cabinet Robert Walters, c'est avant tout un allié des clients internes qui permet notamment de diminuer le recours aux cabinets d’avocats, de réduire les délais de réponse, de maîtriser les états financiers ou encore de vulgariser le droit par exemple.
De cette manière le juriste peut influencer les affaires de l'entreprise au delà de son périmètre, traditionnellement réduit au traitement des alertes et des remontées opérationnelles.
Dans un rôle de business partner, le département juridique devient acteur des décisions stratégiques.
Comment réussir dans ce nouveau rôle ?
Pour réussir dans ce nouveau rôle et avoir du poids dans les décisions stratégiques, le juriste doit premièrement connaître le business de l'entreprise pour gagner la confiance des opérationnels. Nous avons listé 5 domaines essentiels ci-dessous :
1. les produits et services vendus
2. le modèle économique
3. les clients et fournisseurs importants
4. les concurrents principaux
5. le business plan et la vision stratégique
Pour vérifier si ce nouveau rôle est bien rempli, demandez-vous si les opérationnels ont l'habitude de faire appel à vos conseils pour des questions relatives aux affaires de l'entreprise par exemple. Et le plus important, suivent-ils ces conseils ?
Business partner, et ensuite ?
Dans leur étude sur les compétences prioritaires du juriste augmenté, Christophe Roquilly et Jérôme Frizzera-Mogli le définissent comme un juriste qui a su augmenter son intelligence singulière et individuelle, fondée sur des compétences juridiques, par d'autres types de compétences : soft skills, business skills et digital skills.
Ainsi, il passe d'une intelligence singulière à une intelligence multiple, permettant alors de développer une intelligence collective, ce qui est un enjeu majeur pour les directions juridiques.
Au delà des compétences business que l'on vient d'aborder dans cet article, les compétences comportementales comme la résistance au stress pendant les périodes d'urgence ou les compétences liées à la compréhension, l'utilisation et la conception/production d'outils technologiques et de data sont donc plébiscitées par les directions juridiques.
Et pour aller plus loin ?
Maintenant que vous êtes un business partner et que les opérationnels comprennent votre mission et s'appuient sur vos conseils pour les décisions stratégiques, vous devez penser à vous libérer encore plus de temps pour des tâches à fort impact sur les affaires de l'entreprise.
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Nous sommes convaincus que la manière de contractualiser actuelle des entreprises impacte de manière négative le business d’une part mais aussi la productivité des équipes juridiques d’autre part.
Ces pertes sont liées au temps perdu par les différentes parties prenantes impliquées au cours du cycle de vie du contrat, aux risques causés par une gestion manuelle des négociations et enfin au manque à gagner dû à l'inexploitation des données contenues dans les contrats une fois signés.
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Sources
https://www.robertwalters.fr/hiring/hiring-advice/mutation-juriste-businesspartner.html
https://alll.legal/resource-centre/
